Make our home great again

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Soixante-seize jours.
Qui aurait pu prédire un tel chamboulement dans nos vies ?
Qui aurait pu imaginer un jour rester aussi longtemps enfermé chez soi ?

Passés la peur, le vertige des jours infinis, l’incompréhension, le choc, il a fallu assimiler ce qui nous arrivait, ce qui nous tombait dessus, à tous.
Et puis faire avec.
Comprendre que le monde entier était à l’arrêt. Sur pause. Et que le futur n’avait alors plus d’intérêt, il était temps de vivre au jour le jour.
La panique. Nous qui avions été si bien élevés avec le stress de l’horloge et de la rentabilité, qu’allions-nous faire de toutes ces heures qui s’étiraient à l’infini ?

Les vivre. Peut-être enfin se contenter du moment présent.

 
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Ce temps aura été bénéfique pour moi, dans le sens où il m’a permis de vivre la vie que je n’aurais certainement jamais.

Le temps qui s’égrène, s’étiole à l’infini pour nous permettre de nous reconnecter avec son être profond - on dirait presque une pub pour un cours de yoga - avoir le temps de s’ennuyer, (re)trouver la créativité, télétravailler mais pouvoir profiter de son chez-soi, et découvrir que les rayons du soleil y pénètrent tous les matins, à l’heure où je n’y suis habituellement pas.

Ces mois m’ont permis de découvrir mes voisins les plus proches, des mésanges et pies qui nous épient plus que nous ne le faisons d’ordinaire. Repérer leurs petites habitudes, prendre le temps de voir la nature environnante changer, et reprendre des tons verts au fur et à mesure que l’hiver recule.

Je pense que ce temps ne m’avait plus été donné depuis les vacances scolaires, lorsque j’étais encore lycéenne. Comme beaucoup, je me suis mise au défi d’apprendre à faire des choses qui me paraissaient trop compliquées, trop longues, trop ceci ou cela. Faire de la brioche maison aura été une vraie révélation, avec le pain bien entendu. Je ne sais pour quelle raison toutes ces choses m’ont tout à coup intéressées, ni pour quelle raison j’ai ressenti ces soubresauts, ces besoins de faire des choses qui étaient jusqu’alors dans un coin de ma tête, enfouies. Et réaliser pour beaucoup qu’elles ne sont finalement qu’à portées de main, si on s’octroie du temps pour les faire, les apprendre.
Je crois que j’avais besoin de cela finalement, et je chérie ce temps hors du temps qui m’a été donné, et qui me permet d’être de nouveau lucide et plus en phase avec moi-même.

 
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Le quotidien, la société de consommation sur laquelle nous nous basons, nous ont tellement extraits de tout acte rationnel, et amputés de gestes ancestraux si banals, qu’ils nous paraissent barbants et dénués d’intérêt (pourquoi se faire chier quand on a un supermarché ou un magasin qui nous en fournissent sans que nous n’ayons rien à faire diront certains ?)
Comment avons-nous pu nous extraire de ces savoir-faire pourtant si simples et basiques jadis ? Jusqu’à croire que les fruits et les légumes poussent dans des supermarchés ?

Je ris, mais j’avais déjà les yeux ouverts sur de nombreuses choses épiques de notre vie moderne, mais je pense que ce confinement aura été une petite révolution intérieure, pour ma part, et je ne serai plus jamais la même personne après cela, c’est certain.

 
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Personne ne peut prédire ce qu’il adviendra, mais l’on se souviendra toute.s de ce confinement, dans la joie comme dans la douleur, de ce bouleversement dans nos vies qui nous aura au moins appris une chose : voir la vie au jour le jour, ne plus anticiper, prévoir des plans sur la comète, vivre en ne sachant pas ce que sera notre quotidien dans un avenir plus ou moins proche.
Être présent au quotidien, et cela suffit.

 
 

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