Il était une (nouvelle) fois

 

Prendre le temps de se retrouver, se reconnecter à soi, pour que d’une chrysalide renaisse un papillon.

Tous ces mois passés à la maison, seuls face à soi-même, à nulle autre possibilité que de se confronter à son intérieur, celui de son habitation, mais aussi, plus personnel, son psychisme à soi.

Certains en auront tiré du positif, d’autres du négatif.

Personnellement, ces jours m’ont aidé à me retrouver, à trouver ma voie. Retrouver le chemin de ce blog, qui ne me correspondait plus vraiment. Il aura fallu que je perde une partie de moi-même pour que cela fasse écho en moi.
Pour que tout explose.

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Je ne sais plus combien de fois j’ai voulu tout recommencer, ni combien de fois j’ai pu refaire le design de ce blog en 8 ans.
Mais, au bout d’un certain temps je finis toujours par me lasser, m’y sentir à l’étroit.
Peut-être faut-il accepter qu’il évolue à travers soi, son propre parcours, ses propres contradictions.
Avec son propre cheminement fait d’expérimentations, de succès et d’échecs, ce lieu est voué à grandir avec nous.
Quoique cela en coûte.

J’ai toujours mille envies, mille idées pour cet espace, mais jamais vraiment le temps de les mettre à profit.

Cette année loin des réseaux, et du monde virtuel, m’aura permis de faire le point, le tri aussi, mais il m’aura surtout fait prendre le recul nécessaire à mon évolution. Un décès peut parfois tout chambouler, et nous remettre en phase, avec des convictions profondes, ancrées en soi.
Il peut faire éclore des choses fragiles, mais aussi être une force pour se remettre d’équerre, au diapason, en accord avec soi-même.
Se refermer pour puiser en soi la force d’en ressortir grandi.
Évaluer la concordance entre son Être et ce qu’il renvoie.

Voir évoluer cet univers, le voir grandir simultanément avec soi, ses valeurs, ses envies.

Se rendre compte que tout allait bien trop vite, tout avait pris une tournure routinière, presque dérisoire, où tout allait trop vite, courir partout, mais surtout trop loin, tout le temps. Vouloir revenir à la vraie vie (mais qu’est-ce que la vraie vie finalement ? celle que l’on se raconte, celle qui défile sans qu’on puisse l’attraper, celle que l’on fuit par peur de l’ennui), être chez soi, avec soi, et se rendre compte que l’on n’a plus besoin de rien d’autre finalement, pour être heureux. Apprécier les petites choses sans intérêt, celles qui permettent d’arrêter le temps, et de le prolonger à l’infini. Lire, dessiner, rêvasser, cuisiner, marcher dans la nature, écouter le chant des oiseaux, voir le ciel peindre des merveilles.

Il m’aura fallu du temps, du temps précieux pour moi, pour retrouver l’énergie et le souffle nécessaire pour dire stop, et repartir à zéro.