Ode à l'Alfama
Alfama, ô Alfama ! Joli quartier dont on m'a tant parlé...
Je me souviendrais de Lisbonne comme on se souvient d'une carte postale, figée dans le temps...
De ces allers et venues au détour de ruelles intemporelles, de ces matins où le ciel bleu rendait les maisons d'un blanc encore plus blanc.
Le cliquetis du tramway s'est glissé au creux de mes oreilles, comme une ritournelle...
et quand je l'aperçois, ici & là, baladant d'est en ouest touristes et locaux amassés sur ses banquettes en bois,
les uns émerveillés par les manœuvres du machiniste, dont les virages serrés de l'Alfama surprennent,
les autres entamant de sommaires conversations, je ne peux m'empêcher de sourire béatement.
Alfama, jolie Alfama, toi qui sait si bien déconcerter, avec ton air désuet et ton linge étendu aux fenêtres.
Je me souviendrais de ces après-midis, où la chaleur humaine était aussi forte que la chaleur solaire,
le son d'une guitare faisant écho en moi sur le parvis Portas do Sol.
Alfama, ô Alfama ! Joli quartier multicolore où la vie chahute le quotidien,
Tes odeurs de bacalhau m'ont embaumé l'esprit, de mes pensées tourmentées il n'en restera que de floues idées, parsemées de ces odeurs si particulières.
Traversant les ruelles, dévalant les escaliers deux à deux, le labyrinthe de tes faubourgs ne cesse de me jouer des tours.
Alfama, jolie Alfama, au cœur léger et à l'émotion forte,
Tu nous embarques dans un tourbillon énigmatique, de fado, de guirlandes & d'azulejos,
Sous les yeux rivés de Santo António, qui veille de là-haut sur son toi, comme personne.
Alfama, ô Alfama ! Joli quartier pimpant de beauté
Je me souviendrais de tes couleurs chaleureuses, de ton rose pastel et de tes façades blanches immaculées.
De tes fenêtres sans volets, laissant le soleil se mêler à ton quotidien inlassablement.
Alfama, jolie Alfama, il me tarde de te revoir...