Le Sentier des Douaniers, des Îles Sanguinaires à Capo di Feno

 

Du bleu du ciel au bleu de la mer, cinquante nuances de dégradés s'offrent à nous durant cette balade bucolique.
Nombreux sont les sentiers de littoral, nombreuses en sont les variantes, mais les paysages de ces chemins restent à coup sûr, de véritables explorations.

Promenade du dimanche pour les uns, parcours sportif pour les autres, ce sentier du littoral est un enchantement, un plaisir certain, et parfois même une véritable découverte. Quelle qu'en soit la saison, ou la raison, tous les prétextes sont bons pour venir s'y balader. Long de quatre petits kilomètres, le Sentier des Douaniers d'Ajaccio est une promenade qui invite au voyage. On choisit de le parcourir dans un sens comme dans l'autre, pour ses vues, ses odeurs, sa faune et sa flore.

Punta de la Parata, c'est ici que prend fin la Route des Sanguinaires, face à l'archipel des Îles Sanguinaires. Des bancs d'immortelle, pas encore fleuries, inondent les alentours, la végétation de fin d'hiver, encore bien verte et jaune, laisse à penser que l'arrivée du printemps n'est plus très loin. D'ici quelques temps, de nombreuses couleurs joncheront le sol, des pâquerettes, coquelicots et toutes sortes de petites fleurs écloront de toutes parts.

Dès le départ le ton est donné, la mer, d'un bleu turquoise, translucide, même parfois profond et obscur selon ses fonds, nous éblouit de bon matin. Le panorama n'a rien de commun, les couleurs sont nettes, la douceur de cette matinée reflète sur notre émotionnel, et laisse place à la rêverie.
On emprunte un chemin en terre, après quelques minutes de marche, nous atteignons quelques cabanons, de là, la vue sur les îles est sublime, on les contemple, elles semblent se dessiner de mille et une façon, selon comment l'on se positionne. Élancés vers la mer, ces fragments de terre sont le prolongement de cette côte, parfois abrupte, comme pour préserver l'ensemble des vents marins, des îlots émergés dont la position géographique en fait un lieu incontournable, la porte d'entrée du Golfe d'Ajaccio.

Notre promenade se poursuit au doux son des quelques oiseaux que l'on rencontre, pas même le bruit d'une vague, en ces lieux réputés pour ces forts courants marins. Une première crique rocailleuse s'offre à nous, la végétation se fait plus aride, l'odeur du maquis omniprésent. On s'éloigne en douceur d'Ajaccio, prenant petit à petit de la hauteur.

Dans un silence assourdissant, on se hisse sur une crête, A Punta di a Corba, dominant les falaises et la mer assidûment, le panorama est idyllique, la vue d'une beauté toujours plus époustouflante, on se sent seuls au monde, en cette heure si matinale le sentier est encore peu fréquenté, il nous appartient.

On longe le littoral, surplombant la mer et sa côte dentelée, le tracé ne représente aucune difficulté, le chemin est propre et relativement plat. Nous nous retrouvons au milieu d'un paysage de plus en plus sauvage, dont la beauté du maquis allié à la mer fascine. 

Le lieu témoigne de la force des vents, certains arbustes se sont formés au gré du mistral, les embruns marins balayent les roches et forment des nécroses, ici les buissons doivent être forts et robustes pour résister au temps. À mi-chemin, on délaisse les paysages de rêves pour se fondre dans les bois, cette deuxième partie de la balade se fera dans un coin ombragé, à mesure que l'on progresse dans cette végétation, on y perçoit la lumière du soleil saisissante à travers les feuillages. Nous traversons le maquis pendant quelques minutes avant de nous retrouver de l'autre côté du versant.

 

Au bout de quelques minutes, le ciel de nouveau en vu, nous nous frayons un chemin parmi cette nature débordante à deux pas du sentier, notre instinct nous amène à penser qu'à travers ce maquis, un point de vue doit nécessairement se cacher... en effet, après en avoir débattu avec les branchages du coin, le panorama se présente enfin à nous. Peut-être le plus beau, le plus vaste que l'on ait pu voir lors de cette balade.

Face à nous, s'ouvre l'incroyable baie de la plage Saint-Antoine, autrement-dit la mythique plage de Capo di Feno. Les nuances de bleu sont à leur paroxysme, la vue y est spectaculaire, on admire le paysage menant des Sanguinaires jusqu'aux plages de Capo, d'une beauté sauvage et préservée, on aperçoit au loin des étendues de prairies, mais notre œil brille devant cet horizon idyllique.

En continuant sur le sentier, on peut rejoindre les deux plages du petit et du grand Capo et profiter de la douceur de cette belle journée d'hiver. Le chemin retour se fait par le même itinéraire qu'à l'aller, profitant jusqu'au bout des paysages enchanteurs de ce sentier du littoral, se rapprochant peu à peu des îlots des Sanguinaires, en admirant l'une des plus belles vues panoramiques du pays ajaccien. 

 
 
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